Xavier Durringer à Pattaya (avril 2006)

           Pour les francophones familiers de la Thaïlande, Xavier Durringer est [surtout] le réalisateur de "Chok Dee" ("Bonne chance" en thaï), film tourné en 2004 et adapté de l'autobiographie de Dida Diafat qui joue son propre rôle aux côtés de Bernard Giraudeau.


[Xavier Durringer à Bangkok, septembre 2005]

          Durant les mois passés à Bangkok pour le tournage, Xavier Durringer a trouvé matière pour un autre "film d'hommes" et il était déjà de retour en juin dernier pour développer son nouveau projet qui sera intitulé "Up to you". A lui seul, ce titre résume la complexité des rapports entre un français de passage et une belle de nuit thaïlandaise. Mais pour l'auteur, c'est encore et avant tout un prétexte pour revisiter quelques uns de ses thèmes récurrents: l'amitié, l'engagement, le parcours d'un individu qui change, qui élargit sa vision et grandit.

Extraits de l'entretien (septembre 2005):

Gavroche: quel est le propos de votre prochain film ?
Xavier Durringer: "Up to you" (en français: "Comme tu voudras") est une sorte de Pretty Woman à la siamoise. Il traite bien sûr de la relation de l'homme 'blanc' à la femme thaïlandaise. L'Occidental qui vient à Bangkok pour y chercher du sexe est souvent troublé car ce qu'il découvre en fait, c'est 'autre chose', c'est de l'attention, de la gentillesse et c'est ça qui peut le déstabiliser. Ca va le révéler à lui-même et il va s'apercevoir que cela ne correspond pas du tout à ce qu'il a connu auparavant. Ca va lui faire un choc, parce que quand l'Occidental débarque en Thaïlande, il a des préjugés largement véhiculés par les medias, qui en parlent comme si la prostitution n'existait qu'ici, alors que, ne serait-ce qu'en France, il y a environ deux cent mille prostituées et il y a encore un gros tabou sur l'inceste. D'après les statistiques officielles, 20% de femmes ont eu un rapport incestueux avec leur père ou avec un de leur proche. Sans parler de la pédophilie! On voit les procès retentissants, en France et en Belgique. Il se passe les mêmes choses aux Etats-Unis, même dans les milieux religieux, alors les Occidentaux n'ont pas de leçons à donner aux Thaïlandais. C'est ce que je veux démontrer dans "Up to you".  


[Avec Guy Tabellion, assistant réalisateur]

Gavroche: Pourriez-vous déjà en dévoiler le synopsis ?
Xavier Durringer: L'histoire commence avec deux copains quadragénaires. Il y en a un qui connaît bien la Thaïlande depuis une dizaine d'années, il est marié et il a un enfant en France. Son meilleur ami est divorcé depuis 3 ans. Un physique de rugbyman, avec une sorte d'émotion absolument extraordinaire dans le regard. Ils viennent pour jouer au golf sur les plus beaux terrains, à la fois sur Bangkok et dans le sud de du pays. Et forcément, le soir ils sortent dîner et vont se balader dans les quartiers chauds. Le nouveau venu a immédiatement une attitude de rejet. Il va dire 'Mais attends, ce ne sont que des putes, les filles commencent à 12 ans, c'est révoltant, etc.'. Il traîne avec lui tout ce qu'on peut avoir en France ou en Occident comme images négatives de la Thaïlande. Mais un jour, il va quand même 'louer' une fille et ça va être le coup de foudre absolu pour lui. Et puis ensuite, dans la façon qu'elle a de lui donner la main, de lui donner à manger, bref, de s'occuper de lui, il va s'apercevoir que ce n'est plus du tout le même rapport 'homme/femme' qu'en France. Son pote lui dit qu'il ne faut pas prendre une fille deux soirs de suite, il le met en garde contre le piège de l'attachement, mais lui va tomber complètement amoureux. C'est vraiment là l'enjeu du film, sous forme de comédie.


Gavroche: Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire ce film ?
Xavier Durringer: En fait, ce qui m'intéresse, c'est de prendre un peu le contre-pied des idées reçues. Par exemple, récemment, je me suis engueulé avec un de mes potes, dans le sud de la Thaïlande. Il m'a dit 'Non mais, t'as vu ce mec qui est avec une gamine thaïe de 10/12 ans, j'ai envie d'aller lui casser la gueule!' Je lui ai répondu 'C'est marrant, tout de suite, tu penses au tourisme sexuel, tu ne te poses même pas la question de savoir si ce n'est pas sa propre fille, ou sa belle-fille. Tu penses qu'un mec qui abuserait d'une fille de 10/12 ans s'exhiberait dans la rue ? Mais tu sais qu'il risque 30 ans de prison en Thaïlande ? C'est-à-dire que le problème c'est toi. Partout dans le monde, si tu veux voir la misère tu verras la misère, mais partout où tu vois la misère, si tu veux y voir la beauté, tu y verras la beauté, à partir de là, c'est toi qui fait le monde, c'est ton regard sur le monde, le monde ne bouge pas, c'est toi qui le changes'.  


Gavroche: On ne peut pourtant pas ignorer le marché du sexe en Thaïlande!
Xavier Durringer: Bien sûr qu'il y a de la misère sexuelle, de la misère affective, de la prostitution. Oui, c'est une aliénation, oui, c'est un esclavagisme moderne, oui, il y a cette chose là absolument terrifiante, mais le mot de prostitution qui est tellement négativement chargé pour nous, n'a pas le même sens ici. Encore une fois, oui, c'est le rapport à l'argent, sauf que, et c'est ce que je montre dans "Up to you", si tu continues de payer une fille en lui mettant deux mille bahts sur la table de chevet tous les matins, oui tu la considères comme une pute, mais il ne tient qu'à toi d'avoir une relation plus 'naturelle', et en Thaïlande comme en France, si tu as une petite amie, tu vas l'emmener faire un voyage, tu vas lui payer le resto, tu vas lui payer une robe parce que ça va lui faire plaisir, tu vas lui acheter une bague, tu vas avoir une relation amoureuse classique.

    En disant cela, je sais très bien que je marche sur des œufs, je le vois aujourd'hui avec les gens qui sont disposés à m'avancer de l'argent pour le film. C'est pour ça que j'ai fait la petite bande-annonce, pour présenter "Up to you", pour leur montrer que finalement l'image de la femme thaïlandaise n'est pas celle qu'ils en ont. Voilà dans quel sens j'avais envie de travailler, en privilégiant le côté sentimental et poétique…

Propos recueillis par Raymond Vergé

Fin avril 2006:

        Un après-midi sur la plage de Jomtien. A l'ombre des parasols, un couple est installé sur des transats devant une table basse. Ils sont en train de déjeuner en devisant amoureusement. Il est du type caucasien, elle est thaïlandaise. Quoi de plus naturel ? Mais il y a comme un petit périmètre de sécurité autour d'eux.


        Effectivement, quatre policiers en uniforme sont assis non loin et gardent un œil sur le couple tout en bavardant gaiement avec des personnes arborant un gros badge sur lequel on peut lire «Up to you». Quelques badauds regardent distraitement. A cinq ou six mètres de nos deux tourtereaux, on aperçoit une grosse caméra de cinéma, protégée d'un pare-soleil et pilotée par trois occidentaux qui ont l'air de connaître leur métier. L'un deux se retourne et enlève sa casquette de rappeur.

        Tout s'explique enfin: il s'agit de Xavier Durringer en train de diriger une scène de son nouveau film. D'ailleurs, Guy Tabellion, son 1er assistant, nous le confirme et nous prévient que c'est l'heure de la pause-déjeuner. Après quoi, toute l'équipe se transporte vers un 'soï ' tout proche pour tourner une autre scène dans un restaurant ouvert sur la rue.


        Eric Savin et Bruno lopez, deux acteurs français, sont assis avec Paratee Amparat et Bongkod Kongmalai, deux jeunes stars du cinéma thaïlandais. Il s'agit de jouer une dispute – sans éclats de voix – pour le couple Eric Savin- Paratee Amparat, pendant que Bruno lopez et Bongkod Kongmalai filent le parfait amour. Quelques curieux s'agglutinent benoitement. L'ambiance est bon enfant.


        Après une petite mise au point des accessoires, la scène est rejouée puis bouclée. C'est dans la boîte. Guy tabellion nous informe que la suite va se passer à la discothèque X-zite. Toute l'équipe plie bagages. Nous en profitons pour avoir un mot avec Xavier Durringer: «Je reçois Le Petit Journal-Bangkok tous les matins [par e-mail] chez moi à Paris. Un excellent moyen de me tenir informé de ce qui se passe en Thaïlande, mais aussi en France et dans le monde entier!». 

Raymond Vergé, 26/04/06

Portrait:Xavier DURRINGER est né à Paris en 1963. Il y dirige la compagnie de Théâtre "La Lézarde" depuis 1989, pour laquelle il écrit et met en scène ses propres textes. Xavier DURRINGER est un raconteur d'histoires qui nous restitue, en plus fort, l'énorme réalité du monde. Reconnu par ses pairs, c'est un auteur important et prolifique, un dramaturge puissant qui fait preuve de créativité et d'énergie. Il a été traduit dans une vingtaine de langues. Ses premières pièces (Bal-Trap, Une envie de tuer sur le bout de la langue, La Quille) jouent avec un langage cru relatant des réalités amoureuses chaotiques. Avec Surfeurs en 1998, il conquiert le Festival d'Avignon. Depuis, ses pièces sont jouées dans les théâtres les plus reconnus en Europe. Il écrit et réalise également pour la télévision (ARTE, notamment) des courts métrages et des films de fiction (Les Vilains, 1999), ainsi que des vidéo-clips (Audit de Bernard Lavilliers, février 98 et Debout de Johnny Hallyday, mars 98).

 

L'ARTICLE SUIVANT A/EST PARU DANS LE PETIT JOURNAL EN LIGNE [mardi 03 juin 2008]
http://www.lepetitjournal.com/content/view/27607/1013/
TELEVISION – Xavier Durringer de retour en Thaïlande

Xavier Durringer était à Bangkok il y a quelques jours pour les repérages de son prochain téléfilm Up to You 2. Le réalisateur français n'en est pas à son premier tournage en Thaïlande, un pays qu'il affectionne particulièrement tant sur le plan personnel que professionnel

Xavier Durringer (à gauche) en compagnie de Christian Gerber, producteur exécutif de la suite du téléfilm Up to You (photo LPJ)

Le réalisateur français Xavier Durringer était à Bangkok fin mai pour effectuer les derniers repérages de son prochain téléfilm Up to You 2, qu'il tournera en Thaïlande du 1er juillet au 12 août prochain. L'occasion pour ce metteur en scène, réalisateur et producteur de revenir dans un pays qu'il affectionne particulièrement tant sur le plan personnel que professionnel. "J'adore ce pays, j'aime particulièrement les Thaïlandais et comme je ne travaille qu'avec les gens que j'aime, c'est un vrai bonheur pour moi de revenir tourner ici", confiait Xavier Durringer. Si sa facilité à parler le thaïlandais l'aide à profiter au quotidien du pays du sourire, il ne cache pas que c'est aussi un avantage pour diriger des équipes de tournage locales, dont il ne manque d'ailleurs pas de louer le professionnalisme. Durant le tournage de la suite d'Up to You, le cinéaste, travaillera avec une équipe de 30 techniciens, dont les deux-tiers seront Thaïlandais. "C'est indispensable de s'entourer de techniciens [locaux], ils connaissent les endroits, les codes et les réglementations, explique Xavier, en plus sur le plan technique, [les Thaïlandais] sont excellents dans les décors et les costumes."

Une production française
A 45 ans, Xavier Durringer s'est fait connaître au cinéma à travers son film Chok-Dee (2005) avec Dida Diafat et Bernard Giraudeau dont l'action se déroulait déjà en Thaïlande, dans le milieu du Muay Thaï. Puis le téléfilm Up to You (ou Lady Bar suivant le pays de distribution) diffusé en 2006 sur Arte a rencontré un véritable succès, les critiques précisant "on est loin des clichés des médias, entre filles esclaves et clients pédophiles". C'est d'ailleurs pour cela que la chaîne franco-allemande a demandé au cinéaste d'écrire la suite de l'histoire. "La suite de Up to You sera une comédie à l'anglaise, sexy mais pas sexuel, réaliste et drôle à la fois," confiait-il. Comme à chaque tournage en Thaïlande, Xavier Durringer s'appuie sur Christian Gerber, directeur de Flash Cinéservices Productions. "Grâce à ses relations et a son expérience du pays, Christian m'a permis de tourner des scènes du film dans un temple bouddhiste" expliquait Xavier. Le film se déroulera aussi dans l'univers des temples car l'un des acteurs va avoir comme une révélation… Durringer entretient encore le mystère. Côté distribution, on retrouvera Bruno Lopez et Dao Paratee. Deux nouveaux acteurs feront leur apparition dans ce deuxième volet : Edouard Montout et Gérald Laroche. Pour l'histoire, après être rentré en France à la fin du premier opus, les trois principaux protagonistes décident de repartir pour la Thaïlande, Pat (Dao Paratee) ne supportant pas la vie et le climat français. De nombreuses aventures conduiront les deux hommes accompagnés de leur lady bar de Bangkok à Trang en passant par l'Isaan, d'où les parents de Pat sont originaires... Aucune date de diffusion n'a encore été arrêtée pour le téléfilm. En revanche Xavier Durringer nous a lâché un scoop : il tournera son prochain film… en Thaïlande.
Aurélien BARBIN. (www.lepetitjournal.com/bangkok.html) mardi 03/06/08

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MÊME SUR ARTE, MARKETING OBLIGE, ''UP TO YOU'' EST DEVENU... LADY BAR

 http://plus7.arte.tv/fr/1697660,CmC=2823728,scheduleId=2789028.html
04/09/2009 à 20:45 - Durée: 1h37

En Thaïlande, Jean, quadragénaire esseulé, fait la connaissance de Pat, une belle "lady bar"... Une chronique amoureuse où rire et sérieux s'entremêlent, dans les quartiers chauds de Bangkok et de Pattaya.

Jean s'est mis au golf le jour où sa femme, Caroline, s'est trouvé un amant. Cela fait trois ans qu'il joue et deux ans qu'elle l'a quitté. Il se remet difficilement de cette séparation. Pour lui changer les idées, son ami Polo le traîne en Thaïlande. Mari infidèle rodé au tourisme sexuel, celui-ci pousse Jean à l'accompagner dans un bar à hôtesses de Bangkok. Réticent, Jean trouve dégradant de payer pour faire l'amour. Le lendemain, il s'inscrit dans une agence matrimoniale locale. Sans succès. Les deux amis partent pour Pattaya, une station balnéaire. Là-bas, Jean se laisse entraîner dans un autre bar. Il y fait la connaissance de Pat, une magnifique Thaïlandaise, et passe la nuit avec elle... (France, 2006, 97mn) ARTE F
Réalisateur: Xavier Durringer -Image: Guillaume Schiffman -Musique: Christophe Gerber Montage: Laurence Bawedin
Acteurs: Bruno Lopez, Dao Paratee, Eric Savin, Jean-Pierre Léonardini, Tak Bongkoch, Margot Abascal (La française)
Auteur: Xavier Durringer - Décors: Eric Durringer - Production: 7ème Apache Films, ARTE France, Flash Ciné Services, Quasar Pictures - Producteur: Bruno Petit, Xaver Durringer -Rédacteur: Arnaud Jalbert - Son: Madone Charpail

 

 

Décès de l'héroïne de « Lady Bar » Dao Paratee (29/12/1981 – 12/03/2010)

La jeune actrice thaïlandaise Dao Paratee a trouvé la mort vendredi 12 mars dans un accident de voiture à Bangkok. Elle avait été la sublime révélation de Lady Bar et Lady Bar 2, téléfilms réalisés par Xavier Durringer pour Arte. Dao Paratee illumine littéralement ces deux films par sa fraîcheur et son incroyable beauté. Dans les deux films, elle incarnait Pat, une lady bar dont tombait raide amoureux le personnage joué par Eric Savin, prêt à tout plaquer pour elle. Dao Paratee nétait pas seulement une belle femme, elle démontrait à travers ce rôle un vrai talent de comédienne, un véritable tempérament. Le destin nous empêchera malheureusement de la revoir dans d'autres rôles, puisqu'elle n'a apparemment pas eu l'occasion de tourner dans d'autres films. C'est d'abord par un commentaire de Yvan sur notre chronique de Lady Bar que la tragique nouvelle nous est parvenue. L'équipe de Lady Bar, et notamment Eric Savin ont confirmé l'information. Toutes nos pensées vont à la famille de la comédienne et à ses proches. [Benoît Thevenin]

Dao Paratee, biographie complète [www.thailande-infos.net]

PATTAYA BEACH (de Franck POUPART) [http://pattayathailande.com]

Deux mois de tournage pour un film [réalisé par le cinéaste Xavier Durringer] sur l'ascension de Nicolas Sarkozy - PARIS (AFP) - 24/08/10

Deux mois de tournage sont prévus pour un film sur l'ascension de Nicolas Sarkozy actuellement tourné en région parisienne avec Denis Podalydès dans le rôle de l'ancien ministre de l'Intérieur devenu président, a-t-on appris mardi auprès de l'agent de l'acteur. C'est la première fois qu'une fiction cinématographique sur un président français en exercice est tournée. A l'étranger, Tony Blair et Silvio Berlusconi ont déjà fait l'objet de films alors qu'ils étaient au pouvoir. Le tournage a commencé le 2 août et doit durer jusqu'au 2 octobre, selon la même source. Sa sortie est prévue fin 2011. Intitulé "La Conquête", le film est réalisé par le cinéaste Xavier Durringer et produit par Mandarin Cinéma. Le scénario, "une fiction" à l'anglo-saxonne écrite par l'historien Patrick Rotman, raconte l'ascension de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur en 2002 jusqu'à son élection à la présidence de la République en 2007. C'est la première fois qu'une fiction cinématographique sur un président français en exercice est tournée. A l'étranger, Tony Blair et Silvio Berlusconi ont déjà fait l'objet de films alors qu'ils étaient au pouvoir. Aux côtés de Denis Podalydès, on retrouvera notamment Florence Pernel dans le rôle de l'ex-épouse de Nicolas Sarkozy, Cécilia, Hippolyte Girardot interprétant Claude Guéant, plus proche collaborateur de Nicolas Sarkozy aujourd'hui secrétaire général de l'Elysée, Samuel Labarthe alias Dominique de Villepin et Bernard Le Coq en Jacques Chirac. Denis Podalydès, qui a notamment interprété Jean-Paul Sartre ("Sartre l'âge des passions"), André Malraux ("Un crime très populaire"), l'éditeur Guy Schoeller ("Sagan") et Jacques Attali ("Coluche") racontait récemment au quotidien la Provence qu'il s'agissait "d'un film sur la conquête du pouvoir dans nos démocraties médiatiques". "La moindre des choses sera de ne pas le juger et de ne surtout pas le caricaturer. Mon rôle au contraire, c'est de le rendre vivant, lui donner de l'épaisseur, jouer sur ses contradictions", ajoutait le sociétaire de la Comédie Française. Interrogée par l'AFP, la société de production n'a pas souhaité faire de commentaire. Avant de s'intéresser à un président en tant que scénariste, Patrick Rotman a publié plusieurs ouvrages sur des hommes d'Etat dont François Mitterrand, Jacques Chirac et Lionel Jospin. © 2010 AFP

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Denis Podalydès en Sarkozy: "J'ai craint sans arrêt de forcer la note" PARIS (AFP) - 10/11/10

Le sociétaire de la Comédie-Française Denis Podalydès, le 14 septembre 2009 à Paris

Le sociétaire de la Comédie-Française Denis Podalydès incarne le président Nicolas Sarkozy dans le film "La Conquête", le film de Xavier Durringer qui relate son ascension vers le pouvoir, de 2003 à 2007 (sortie prévue fin 2011). AFP/Archives - Miguel Medina

 
Denis Podalydès: L'Elysée a laissé le tournage se faire en paix et en toute liberté. Nous n'avons jamais eu aucune pression ou intervention de la part de la présidence de la République. Nous savions que les intéressés étaient au courant, ils s'enquéraient juste de savoir qui jouait leur rôle. Je ne sais pas du tout comment a réagi le président.

 

AFP: Comment se prépare-t-on à incarner une figure publique comme celle du président?

Denis Podalydès: Il faut d'abord "oublier" qu'il s'agit d'une figure publique - le président de la République en l'occurrence - et travailler le personnage comme n'importe quel autre, en étudiant les situations, des données, des détails, jusqu'à ce que le personnage prenne lentement consistance de l'intérieur. J'ai regardé et écouté la plupart des émissions et des discours entre 2002 et 2007, période de la campagne, certains plusieurs fois de suite, comme on écoute une chanson, jusqu'à ce que la voix, le rythme, le débit, me viennent sans effort. Et j'ai lu quantité de livres, d'articles, vu des documentaires...

C'est un homme qu'on a filmé pratiquement tous les jours depuis 2002. Rarement, je pense, on a eu autant d'images d'un homme à disposition.

 

Nicolas Sarkozy à l'Elysée, le 4 novembre 2010

AFP/Archives - Thomas Samson
 

AFP: Craint-on en pareil cas de sombrer dans la parodie ou la caricature?

Denis Podalydès: Le danger de la caricature étant constant. J'ai craint sans arrêt de forcer la note et de mettre en avant un quelconque jugement. Je n'étais pas là pour juger mais pour incarner. Le principal écueil, c'était probablement ça, le jugement politique, l'envahissement, dans l'interprétation, de tout ce qui se dit, se pense, se répand en fait d'opinions, de théories, fausses ou vraies, sur Nicolas Sarkozy. Il fallait essayer de le voir comme un homme dans sa densité propre, en le diagnostiquant, l'analysant. Et chercher ce que je pouvais avoir en commun avec lui.

AFP: Avez-vous eu des "retours" de l'Elysée pendant le tournage?

Denis Podalydès: L'Elysée a laissé le tournage se faire en paix et en toute liberté. Nous n'avons jamais eu aucune pression ou intervention de la part de la présidence de la République. Nous savions que les intéressés étaient au courant, ils s'enquéraient juste de savoir qui jouait leur rôle. Je ne sais pas du tout comment a réagi le président.


Une scène de la Conquête

Le but n'était jamais de "se payer" le président, mais de raconter avec le plus de justesse possible ce qu'est aujourd'hui, en France, le monde politique, sa soumission au monde médiatique, ses efforts à la fois pour s'en distinguer et pour toujours y coller.

De ce point de vue, il y a nécessairement de la comédie. Le monde politique est un monde aussi terriblement comique, n'importe quel homme politique le dira. Ce qui peut apparaître sévère, cruel si l'on veut, c'est la comparaison entre ce qui se dit dans cette campagne de 2007, ce que le candidat Sarkozy annonce, et ce que nous voyons aujourd'hui. Mais là, ce n'est pas un effet de notre volonté. [Propos recueillis par Anne CHAON - © 2010 AFP]

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Sarkozy premier Président en exercice héros d'un film de fiction

Publié le 07/01/2011 | J.-P. B.

Le film sortira à la fin de l'année. Mais déjà une dizaine de photos ont été publiées par le magazine Gala. «La Conquête», réalisée par Xavier Durringer, est «une fiction» à l'anglo-saxonne, qui raconte l'ascension de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur en 2002 jusqu'à son élection à la présidence de la République en 2007. C'est la première fois qu'une fiction cinématographique sur un président français en exercice est tournée. A l'étranger, Tony Blair et Silvio Berlusconi ont déjà fait l'objet de films alors qu'ils étaient au pouvoir. Nicolas Sarkozy est interprété par Denis Podalydès, Chirac par Bernard Le Coq, et Villepin par Samuel Labarthe. Les deux premières minutes du film avaient été dévoilées devant des professionnels du cinéma et des journalistes en septembre à Deauville à l'occasion du congrès de la Fédération nationale des cinémas français. Nicolas Sarkozy n'a pas vu les «rushs» du film dont le tournage s'est achevé cet automne. Mais il confie : «Denis Podalydès est un très bon acteur que j'apprécie beaucoup. Mais quand je le vois je me dis qu'il y a quand même un problème de capillarité pour me ressembler...» Le Président découvrira peut-être ce long métrage chez lui. Il affirme regarder «150 films par an en home cinéma avec Carla»...




Découvrez "La Conquête" de Xavier Durringer, l'itinéraire d'un candidat sur grand écran sur Culturebox !

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La Conquête Bande-annonce by toutlecine 

Cannes: Xavier Durringer et "La Conquête", pas des rumeurs sur Sarkozy mais "du fond" - CANNES (AFP) - 17.05.2011 14:55

En tournant "La Conquête" sur les batailles de Nicolas Sarkozy pour le pouvoir, le cinéaste Xavier Durringer s'est imposé une limite: "ne pas travailler sur des rumeurs, mais sur du fond". En collant toujours à l'histoire politique.


Le réalisateur Xavier Durringer, pose le 16 mai 2011 pour la promotion de son film
"La Conquête" sur l'accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy

En pleine tempête médiatique sur le cas Dominique Strauss-Kahn, le patron du FMI inculpé lundi pour agression sexuelle à New York, le cinéaste présente mercredi à Cannes son film, l'un des plus attendus du festival - quoique hors compétition -, avec Denis Podalydès dans le rôle du chef de l'Etat en exercice.

"Dès que j'ai accepté le projet, j'ai ressenti une pression morale: ne pas raconter n'importe quoi", explique Xavier Durringer à l'AFP à la veille de monter les marches.

Avec son scénariste, le documentariste et historien Patrick Rotman, Xavier Durringer a épluché des milliers de documents texte, photo et vidéo, interrogé de multiples témoins pour "une reconstitution méticuleuse" de la période couverte, entre l'élection de Jacques Chirac en mai 2002 et celle de Nicolas Sarkozy en 2007. "Le film est juste au plan politique à 99%", soutient-il.

Pourtant, les deux hommes ont "travaillé dans le plus grand secret, avec un nombre de scénarios numérotés, qui ont très peu circulé". Et entamé le tournage d'une quarantaine de jours en plein mois d'août, "quand tout le monde est en vacances, véritablement en secret". "Une fuite parue pendant l'été dans Le Canard Enchaîné évoquait le projet mais pour décembre, ce qui nous a protégés !"

Sur l'intimité du couple Nicolas-Cécilia qui se délite, "là encore tout a été raconté, mis en scène. Et nous, nous avons fixé nos propres limites: ne pas reprendre de rumeurs et ne parler du couple que par rapport aux événements politiques". Le candidat, note-t-il, "se met lui-même en scène quand sa femme le quitte: alors que les photos de Cécilia et de (son compagnon) Richard Attias paraissent dans Paris-Match, il va se montrer à La Baule (au congrès de l'UMP, ndlr) dans une situation de détresse et de solitude".

"Il a cherché à toucher les Français en faisant ça. Mais c'est au nom de cette transparence dont il a tant parlé qu'on a pu réunir autant de documents". "Le film le dit: lui seul sait ce qu'il a perdu au regard de ce qu'il a gagné - non seulement sa femme mais aussi dans son rapport à l'éthique, à la morale et à ses promesses. Ce film est aussi un mémento de ce qu'il a dit pendant sa campagne et fait depuis".

"Ce que j'ai appris, reprend-il, c'est qu'on peut prendre le pouvoir avec très peu de gens, une bonne équipe, un bon directeur de com' et une femme qui, dans l'intimité, vous dit ce que personne d'autre n'ose vous dire". Avant même la première projection (le film sort en salles mercredi, en même temps qu'à Cannes), il se trouve déjà "des chiens de garde pour susciter ou alimenter des rumeurs" sur son contenu, regrette-t-il en dénonçant les "suppositions" sur son empathie ou sa détestation du président.

Le réalisateur Xavier Durringer, pose le 16 mai 2011 pour la promotion de son film "La Conquête" sur l'accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy

Quant au sujet Nicolas Sarkozy, "après avoir estimé qu'il était au-dessus de ça, il explique maintenant qu'il n'ira pas pour protéger Carla (son épouse), ou parce que ce ne serait pas bon pour sa santé mentale", rappelle l'auteur. Mais "la sélection à Cannes permet de ramener le film sur le terrain du cinéma, le nôtre. Et de sortir du buzz médiatico-politique franco-français".

"J'aime la politique", confie encore Xavier Durringer, "et je voudrais qu'en sortant du film, on ait envie de remettre la politique au centre des discussions: ce film est là pour ça, qu'on soit d'accord avec ou pas". © 2011 AFP

http://www.facebook.com/video/video.php?v=10150301463090760



13/03/2008
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