TINTIN EN ASIE: GAVROCHE MARS 2002 + LE MONDE 2012

EXCLUSIF


Gavroche retrouve l'auteur de Tintin en Thaïlande

67 albums parodiques de Tintin circulent de par le monde, dont un mystérieux «Tintin en Thaïlande» qui intrigue depuis plus d'un an la communauté francophone du royaume. Gavroche a retrouvé son auteur, Baudouin de Duve, alias Bud E. Weizer, et vous raconte les multiples péripéties que cette BD clandestine a entrainées.

PORTRAIT : Hergé et l'Asie

Le Lotus Bleu et Tintin au Tibet «sont les albums qui comptent le plus pour moi», avait personnellement confie Hergé à notre collaborateur Jacques Bekaert qui analyse l‘importance de l'Asie dans l'œuvre du génial dessinateur.

 

Couverture : "Le Lotus Bleu" © HERGE - MOULINSART

 

EDITORIAL: POUR HERGÉ

En octobre dernier, Baudouin de Duve, alias Bud E Weizer, dessinateur belge basé à Chiangmai, faisait son entrée dans Gavroche. Un cartoon ironique et hilarant, qui était parvenu par surprise à notre rédaction, trouvait sa place entre un éditorial consacré aux attentats de New York et une réflexion sur le terrorisme international. Nous avions bien besoin alors d'un peu d'air, de fraîcheur, de candeur et de simple rappel à la vie, pour répondre au bâillon des bigots. Baudouin de Duve se trouve être l'auteur de l'album «Tintin en Thaïlande», dont Florence Dagneau vous raconte en exclusivité les innombrables tribulations (voir page 10).

 

Pour sa part, Jacques Bekaert analyse l'importance de l'Asie dans l'œuvre d'Hergé et la belle amitié du dessinateur pour Tchang Tchong Jen, le jeune étudiant chinois auquel «Le Lotus bleu» et «Tintin au Tibet» doivent tant (page 14).

 

Enfin, nous revenons sur les innombrables albums parodiques de Tintin qui circulent sous le manteau à travers le monde (page 16). Car, avec «Tintin en Thaïlande» ce n'est, et de loin, pas la première fois que le célèbre reporter échappe à son auteur et au catalogue de ses 23 aventures homologuées.

Hergé a commencé à être parodié dès 1944 et sa mort en 1983, n'a pas interrompu ce flot de créations parallèles où l'humour rejoint la gratitude. La parodie est un exercice d'admiration. Elle est le détournement comique, ludique ou satirique, d'une œuvre assez fortement ancrée en chacun de nous pour éveiller des échos familiers. Si l'objet pastiche ne rejoint pas un fond culturel commun, c'est le bide assuré. Essayez donc de faire rire en subvertissant le mythe d'lsis et Osiris et vous nous direz! La multiplication des albums «à la manière d'Hergé», même si elle offusque les héritiers du génial dessinateur, est donc le signe d'un incomparable rayonnement par-delà le temps.

 

En lisant les aventures clandestines et posthumes du petit reporter nous succombons au double plaisir de la reconnaissance et de la surprise: le plaisir de reconnaître des héros familiers et la surprise de les retrouver dans un cadre nouveau, inédit, décalé.

 

«Les parodies d'Hergé sont l'œuvre de fans qui vouent au «maître» une admiration sans frontière, confie Baudouin de Duve à Gavroche. Tintin appartient désormais à la mémoire collective de plusieurs générations. Ces essais, quels que soient leurs styles et leurs «déviances», constituent avant tout un hommage à cette œuvre».

Près de vingt ans après la mort de son créateur, le reporter belge continue d'arpenter et de refléter notre petite planète bleue: «Tintin au Salvador», «Tintin dans le Golfe», «Tintin à Tien An Men», «Tintin à Beyrouth» et, aujourd'hui, «Tintin en Thaïlande», en sont la preuve éclatante.

Le General De Gaulle avait bien raison de voir en Tintin son «seul rival».

PIERRE PACCAUD

 

HERGÉ et L’ASIE

Le Lotus Bleu et Tintin au Tibet « sont les albums qui comptent le plus pour moi », avait personnellement confie Hergé à notre collaborateur Jacques Bekaert.

En mars 1983 au hasard de mes pérégrinations journalistiques, je me trouvais dans le bureau de l'ambassadeur de Belgique à Pékin. Celui-ci nous tendit, a Patrick Nothomb, directeur pour l'Asie au ministère des Affaires étrangères (et père d'Amélie...) et a moi-même un petit télex. II disait: George Rémy, dit Hergé, est mort le 3 mars.

 

L'un des premiers à voir ce bout de papier avait été un employé local de l'ambassade, qui était aussi le traducteur des albums de Tintin en chinois. "II a pleuré devant tout le monde", nous dit encore ce diplomate. Et chacun sait qu'un Chinois ne pleure pas en public. Tintin non plus ne pleure pas. Sauf pour son ami Tchang, dans «Le Lotus Bleu» et «Tintin au Tibet». L'amitié, pour Hergé, était sacrée.

 

Tchang, on le sait, a existé. Hergé l'a rencontré en 1934. Ayant appris que le dessinateur allait envoyer son jeune reporter en Chine, l'abbé Cosset, aumônier des étudiants chinois de l’université de Louvain, le met en garde contre les clichés qui foisonnent en Occident à propos de ce pays si mystérieux. II organise une rencontre entre Hergé et Tchang Tchong Jen, 26 ans, étudiant à l'école des Beaux-arts.

 

Une aventure anticolonialiste

 

Tchang va non seulement expliquer la Chine et sa culture au jeune Belge, il va collaborer étroitement à la rédaction du « Lotus Bleu ». Ainsi, c'est lui qui calligraphie toutes les inscriptions en chinois de l'album. Mais sa part va bien plus loin. Chaque semaine, il retrouve Hergé pour lui raconter son pays, pour l'humaniser, pour esquisser une histoire qui se base en fin de compte étroitement sur la réalité politique du moment. Et voila pourquoi cet album du très conservateur Hergé devient une aventure anticolonialiste. Voila pourquoi il décrit un moment de l'histoire de la Chine en lutte contre ses exploiteurs européens et américains et les envahisseurs nippons.

J'avais au plus une dizaine d'années quand je me suis plongé corps et âme dans «Le Lotus Bleu». Ce n'était pas mon premier Tintin. Mais aucun ne me fit une impression aussi forte. Je fus littéralement envouté par cette atmosphère extraordinaire du Shanghai des années trente. L'évocation très drôle que fait Tchang à Tintin des clichés qui hantent l'Occident à propos de l'Empire du Milieu a largement contribué à nettoyer mon esprit de toutes les bêtises de la littérature coloniale qui encombraient encore la Belgique, et que servaient hebdomadairement les journaux du style «Petit Belge» et «Tam-Tam» auxquels mon frère et moi avions été abonnés sans qu'on nous demande notre avis.

 

Fluide et précis

HERGÉ ET TCHANG TCHONG JEN, 1934

 

Plus tard, beaucoup plus tard, j'ai brièvement rencontre Hergé. Ce fut en 1976, après la publication de son très controverse «Tintin et les Picaros». J'eu enfin l'occasion de lui dire tout ce que je lui devais, et surtout combien «Le Lotus Bleu» et «Tintin au Tibet» avaient changée ma vie. "Ce sont sans doute aussi ceux que je préfère", me dit-il. "Ceux qui comptent le plus pour moi". Je revenais alors de mon premier voyage en Asie. "C'est a cause du «Lotus Bleu» que vous êtes allé en Asie"? demanda Hergé. Probablement. Et je suis certain que cet album, qui m'a fait rêver à la Chine depuis mon enfance, m'a insensiblement orienté vers l'Asie où je me trouve depuis plus de vingt ans.


II y avait la célèbre «ligne claire» d'Hergé, ce tracé fluide et précis qui révolutionna la bande dessinée, et la tension qui sous-tend ces deux livres. Mais l'influence du «Lotus Bleu» et de « Tintin au Tibet » fut aussi profonde parce que ce sont deux livres consacrés à l'amitié. C'est en fin de compte ce qui me toucha le plus profondément. Tchang n'a jamais tout à fait disparu de la vie du dessinateur. Pierre Assouline, dans la très belle biographie qu'il a consacrée au père de Tintin a écrit: "La dette d'Hergé est inestimable. L'ingratitude lui étant un sentiment étranger, jamais il ne cessera de se dire son obligé. L'influence de   Tchang   est   tout autant spirituelle qu'artistique. Grâce à l'ami chinois, il a découvert "le vent et l'os", le vent de l'inspiration poétique et l'os de la fermeté graphique."

 

Tibet mystique

Tchang reviendra d'ailleurs dans ce livre clef qu'est «Tintin au Tibet» (publié en 1960). Un Tibet plus mystique qu'historique. Un espace blanc, vaste, quasi silencieux. C'est le lieu ultime de la mort et de l'amitié. Le Tibet d'Hergé peut paraître irréel mais l'auteur ne s'est pas moins, comme à son habitude, documenté très consciencieusement. C'est le vingtième album de Tintin, le plus complexe, celui qui est le plus proche du roman métaphysique, celui qui nous révèle le plus sur Hergé lui-même. «Pour la première fois Tintin a une âme», écrit un commentateur de l'œuvre.

L'intrigue est très simple: l'avion dont Tchang était un passager s'est écrasé au Tibet. Tintin fait un  cauchemar. "Meurtri, blessé, (Tchang) était à moitié enseveli dans la neige et il tendait les mains vers lui (Tintin) en l'implorant".  Tintin et ses amis partent au Tibet et finiront par découvrir Tchang, bien vivant.

Ce livre mériterait des pages d'analyse. Du yeti, animal mythique du peuple tibétain, il fait un être sensible, loin de toute imagerie effrayante. Si Tchang a survécu, c'est grâce a la sollicitude du yeti. Naïveté? II faut bien vivre. Et Hergé croit à la bonté, à la fraternité. Cette quête de l'ami perdu, il l'écrira alors qu'il vit lui-même des moments difficiles.

Tchang reviendra aussi dans la vie d'Hergé. Apres des années de tracasseries administratives (avez-vous remarqué que Tintin n'a guère de patience pour la bureaucratie ?) Tchang sera autorisé à venir saluer son vieil ami belge. En 1981, il débarque enfin à Bruxelles. Ce fut sans doute le dernier grand bonheur d'Hergé.

J. B.

 

L’HOMMAGE DES PASTICHEURS

67 parodies posthumes de Tintin circulent de par le monde


Parodies, pastiches, plagiats et pirates : la postérité clandestine de Tintin se conjugue à toutes les formes. La collection complète et officielle des aventures du petit reporter belge a beau recenser 23 titres, vendus à 200 millions d'exemplaires dans plus de cinquante langues, elle semble ne pas suffire aux tintinophiles. II y a bien sur les éditions d'albums délaissés par l'éditeur Casterman, il y a aussi les copies pirates chinoise, vietnamienne, malaisienne ou laotienne (pour nous en tenir a la seule Asie), mais ce sont surtout les pastiches inventes de Aa Z qui soulèvent passions et convoitises. Selon « Les Trésors de la bande dessinée », 67 parodies circulent désormais sous le manteau de par le monde. On y surprend le fameux héros prendre fait et cause pour la guérilla salvadorienne ou la réunification irlandaise. La société Moulinsart qui gère d'un œil sourcilleux les droits du dessinateur Hergé a beau crier au pillage, on ne saurait imaginer hommage plus éclatant à l'homme qui a révolutionné la BD. Comme le clame un site Internet consacre à ces tribulations posthumes: «Tintin est vivant» (http://www.naufrageur.com/).

 

En résidence surveillée

Malheureusement, Patrick Perrotte, son concepteur, a reçu en mai dernier une mise en garde comminatoire de la société belge: «Moulinsart ne peut accepter de voir réaliser, éditer et diffuser certaines recréations de l’œuvre d'Hergé qui dépassent le cadre de la simple caricature pour devenir de véritables adaptations.» Vivant Tintin? Oui mais en résidence surveillée, comme on a pu le constater lors de la rafle musclée de la police belge a l'encontre de Baudouin de Duve, le papa de «Tintin en Thai1ande». Patrick Perrotte porte sur cet album un jugement très positif et lui attribue quatre étoiles sur un maximum de cinq. «Sur le plan de la construction et du graphisme il s'agit d'un travail de bonne qualité, nous écrit-il.

 

Sur le fond, on retrouve tous les débordements classiques, propres aux parodies de Tintin: sexe, critique sociale, référence a l'actualité. La naïveté légendaire de Tintin trouve sa place dans les rues de Bangkok et l'auteur a bien exploite ce filon». Si cette bande dessinée se veut grivoise dans le propos, elle reste prude dans ses dessins, contrairement à d'autres parodies comme les fort lestes «Tintin en Suisse», «La vie sexuelle de Tintin» ou encore «Minous en stock». Plus sérieusement, dans «Les Harpes de Greenmore», notre reporter est réquisitionné pour assurer la promotion de la réunification de l'Irlande, aux côtés de l'lRA. II faut dire que la politique est au centre de plusieurs albums parodiques, comme «Tintin au Salvador», «Tintin dans le Golfe», «Tintin à Tien An Men», «Tintin a Beyrouth». Enfin, la critique de l'économie de marché n'est pas en reste avec des titres comme «Le capital aux pinces d'or» ou «Tintin a Zurich». (PPA)

 

TINTIN EN KHMER

En novembre dernier, l'édition khmère du «Lotus bleu» a paru au Cambodge. Voici donc la 55ème langue dans laquelle une aventure de Tintin est publiée. Tirée à trois mille exemplaires, elle est le fruit d'un travail de deux ans mené à bien par des étudiants de l'Université royale de Phnom Penh.

 

«C'est l'aventure du reporter belge en Chine qui a été retenue car elle raconte l'amitié entre un Occidental et un Asiatique», précise dans les colonnes du Cambodia Daily Christophe Macquet, le professeur de français à l'origine de cette traduction. Celle-ci ne s'est pas faite sans mal tant les expressions françaises et les références à l'Histoire chinoise abondent.

 

Comment traduire en khmer émetteur à ondes courtes ? Voiture blindée ? Browning ? Contre-espionnage ? Chloroforme ? Comment trouver un équivalent aux exclamations typiquement francophones dont se joue avec tant d'aisance Hergé?

 

Enfin, par quel stratagème rendre aux noms français, chinois et japonais qui abondent dans cet album, une appellation qui sonne aux oreilles d'un lecteur cambodgien? A la case Dupond et Dupont, les étudiants cambodgiens ont répondu par Doupong et Dupong. (PPA)

 

 ARTICLE ASSOCIÉ: TINTIN EN THAILANDE: FIN DE LA SAGA ? 

 

 Un album 'épicé' comme le piment de Thaïlande.
Le damier rouge et blanc évoque la fusée du célèbre
"Objectif Lune/On a marché sur la Lune".

 

Le "Tintin" de Chiang Mai

LE MONDE | 31.08.2012 - Par Bruno Philip

Depuis quelques années circule à Bangkok, sous le manteau et pour rire, un album avatar de Tintin qui s'intitule, comme de juste, Tintin en Thaïlande.

Saviez-vous que le capitaine Haddock boit du whisky thaï en reluquant les strip-teaseuses dans les bars des quartiers chauds de Bangkok ? Que les Dupond(t) sont des accros des nuits de la capitale thaïlandaise ? - je dirai même plus : ils en redemandent ! Quant à Tintin, toujours intimidé par les choses du sexe, il se risque dans les bars gays de Bangkok tandis que Milou, resté à Moulinsart, en profite pour faire subir les derniers outrages au chat du château... Depuis quelques années circule à Bangkok, sous le manteau et pour rire, un album avatar de Tintin qui s'intitule, comme de juste, Tintin en Thaïlande.

Extrait de "Tintin en Thaïlande".

Cette parodie corsée, qui ne fait pas toujours dans la dentelle même si elle évite la vulgarité de certains pastiches du petit reporter, raconte une aventure des héros que nous connaissons bien dans l'ancien royaume de Siam. Un voyage provoqué par la disparition mystérieuse de l'ineffable Séraphin Lampion, l'éternel assureur casse-pieds qui ne cesse de poursuivre le long des - vrais - albums d'Hergé le capitaine Haddock pour lui vendre des polices d'assurance.

 

Alertée par l'épouse de Lampion, qui craint que son mari n'ait succombé aux charmes sulfureux d'une gourgandine thaïe, toute l'équipe se rend à Bangkok. Puis à Chiang Mai, la grande ville du nord du pays, où le Séraphin est retrouvé. Mais il est tombé aux mains d'un travesti violent et avide qui vit à ses crochets. Pendant ce temps, pour se consoler, Mme Lampion, que l'on n'imaginait pas portée sur la bagatelle, prend du bon temps à Moulinsart avec le brave majordome Nestor, qui a déjà fort à faire pour calmer les ardeurs de Milou et du chat...

 

Extrait de "Tintin en Thaïlande".

Ce Tintin en Thaïlande iconoclaste a une histoire. Moins drôle. Son auteur, un Anversois nommé Baudouin de Duve, de longue date résident à Chiang Mai, a en effet connu bien des déboires à cause de son oeuvre. Ce qui avait commencé comme une blague innocente, "pour faire rire les copains ", comme nous le raconte aujourd'hui Baudouin dans sa maisonnette de Chiang Mai, a fini par tourner au vinaigre. Au début des années 2000, la société Moulinsart, qui s'occupe de l'exploitation commerciale des oeuvres d'Hergé et traque impitoyablement toute création non autorisée d'un Tintin, avait eu vent qu'il circulait en Thaïlande une édition non homologuée. Alors que l'auteur est en vacances à Anvers, la police belge débarque chez lui. Sans mandat de perquisition mais avec la ferme intention de faire main basse sur les quelques centaines d'exemplaires de Tintin en Thaïlande stockés par Baudouin.

 

Les pandores d'Anvers, dont l'efficacité est proche de celle des Dupond(t), trouveront à peine quelques centaines d'exemplaires, mais leur descente vaudra à Baudouin de Duve une convocation au commissariat. "Je leur ai dit que mon livre n'était aucunement une contrefaçon et que je n'avais ni signé Hergé ni prétendu qu'il s'agissait d'un vrai Tintin", se souvient-il. C'est vrai : Baudouin, qui aime la bière, a utilisé le pseudonyme transparent de "Bud. E. Weizer" pour signer son album.

 

Toute cette affaire va être vécue par Baudouin comme un drame personnel : s'il peut constater que, au parquet de Bruxelles, les flics dévorent son album, il se retrouve quand même à la "une" des journaux télévisés au côté de Dutroux, le pédophile belge ! Pas facile d'être ainsi traité comme une sorte de faussaire pour cet aventurier, alors âgé d'une cinquantaine d'années, issu d'une bonne famille francophone et neveu d'un Prix Nobel de médecine...

 

L'affaire finira par en rester là, la société Moulinsart renonçant finalement à poursuivre Baudouin de Duve, qui n'a jamais cessé d'insister sur le fait que "parodier" n'est pas "plagier". La ligne rouge avait cependant été franchie en Thaïlande par d'autres qui avaient "piraté" l'album de Baudouin. Des mercenaires étrangers, qui avaient grenouillé en Birmanie, au Laos, ou même en Bosnie, avaient fait scanner Tintin en Thaïlande : des centaines d'exemplaires pirates ont été ainsi mis en vente dans des bars de Bangkok. Certains étaient même distribués par un diplomate belge en poste en Thaïlande qui les offrait gratis à ses invités ! Que d'imbroglios pour cette histoire imaginée lors d'une soirée de Chiang Mai, "juste pour rigoler" !

 

Ne comptez pas, en tout cas, trouver facilement des exemplaires de Tintin en Thaïlande si vous allez à Bangkok : l'album n'y est disponible que pour de rares initiés...

philip@lemonde.fr - Bruno Philip

 

 

VOIR AUSSI: http://fr.wikipedia.org/wiki/Tintin_en_Tha%C3%AFlande



20/12/2011
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