Casa Pascal: un info-mercial aux petits oignons
Casa Pascal: un temple avéré de la haute cuisine
N'en déplaise à ses détracteurs, la station balnéaire de Pattaya a depuis longtemps atteint un niveau de classe internationale, et de ce fait elle attire les meilleurs professionnels qui viennent y exercer leur art et contribuent ainsi au succès de la ville.
Parmi les maîtres-queux, et malgré ses 40 ans (en 2008), Pascal Schnyder a déjà un parcours des plus édifiants. Coréen d'origine mais éduqué en Suisse alémanique, francophone francophile, il fait ses premières armes à Lucerne et à Zurich comme commis de cuisine et apprenti sommelier. Ayant gravi les échelons au pas de course, il convole en justes noces avec Kim, née comme lui au pays du matin calme, et le couple part se ressourcer en Asie.
Après une longue escale en tant que chef dans l'un des quatre restaurants du prestigieux hôtel Conrad de Hong Kong et une mission de consultant gastronomique à Seoul, Pascal se voit confier la gestion des fourneaux de l'hôtel Dusit Resort de Pattaya.
Au terme d'un contrat de cinq ans, il décide de cuisiner de ses propres poêles et s'installe à son compte sur la deuxième avenue. Il peut enfin donner libre cours à son énergie créatrice et fonde «Casa Pascal» comme d'autres ont bâti leur église.
Au commencement, la salle était informe et vide et les pensées de Pascal se mouvaient au-dessus de l'abime. Très vite, il conçoit tout, du sol au plafond, ex nihilo. Tel un thaumaturge boulimique, il matérialise les lignes harmonieuses nées de son esprit fécond, dessinant les colonnes massives et les belles tables carrées, et imagine même jusqu'aux flutes cristallines.
Et la lumière fut. Le résultat est là, indéniable et à la portée des fidèles. Un havre de grâce, à un jet de pierre des tribulations de ce monde agité. Pas uniquement un endroit où se restaurer, mais un véritable lieu de recueillement cérébral. Le sixième sens se réveille agréablement, car les cinq autres sont satisfaits. On perçoit alors une aura toute méditerranéenne, affleurant de la pourpre des tomettes vernies et de l'albâtre des murs lactescents, savamment éclairés par d'apaisants luminaires. Chaque siège est un trône tapissé de bleu royal constellé de touches argentines, et l'on est bien en son séant.
Au passage, si quelque chose vous plaît, que ce soit par exemple les assiettes carrées ou les éclatantes reproductions des tableaux de Thomas McKnight qui ornent les alcôves, il est possible de commander, un menu artistique vous est aussi proposé.
La carte est à l'image de ce que recherche Pascal: l'imagination, l'harmonie des goûts, l'authenticité, l'enchantement, le plaisir et les bons vins pour accompagner des plats d'un tel esthétisme qu'ils en deviennent des œuvres d'art: carpaccio de veau au foie gras, pinces de crabe royal d'Alaska avec croûte à l'ail et sauces, pot au feu traditionnel, côtelettes d'agneau grillées avec sauce au vin rouge, parfait au café et dattes fraiches sauce au rhum... «Je dois cuisiner ce que les gens veulent manger, et non pas seulement ce que j'aime» confie Pascal avec un certain détachement. «Pour cela, je privilégie l'authenticité. Quand je cuisine un risotto, ce n'est pas un risotto fusion».
Pascal explique que, pour lui, la bonne chère ne suffit pas: il faut que le décor, les accessoires et le service soient à la hauteur. «J'ai une vision holistique et globale de la restauration, je ne peux travailler autrement». Et l'on peut dès lors considérer que ses trente-deux employés, qu'il appelle «ses enfants», sont en fait les élèves d'une des meilleures écoles hôtelières du pays.
Casa Pascal: Moo 10, Second Road, Pattaya. A hauteur du Marriott, juste devant le Ruen Thai Restaurant. Parking assuré par voiturier. Tel: 038-723-660, info@restaurant-pattaya.com, www.restaurant-pattaya.com
Pattaya Taxi-meter: 038-368-113
